Le street art : de la rue au musée ?

Publié le par Fabienne Sartori

Le street art : de la rue au musée ?

Le street art pourrait passer de la rue au musée sans passer par quelques étapes de validation ? Pour rappel, le street art est un art un peu clandestin. Au départ, c’est un art spontané, non autorisé. Il arrive que les street artists rencontrent l’hostilité des riverains et s’exposent à des amendes.

Ainsi Montpellier se veut capitale du street art. L’intérêt pour une forme d’art abstraite, colorée, spectaculaire constitue une aubaine. Cette forme de rébellion plastique bon chic bon genre (qui fait référence au passage à Henri Matisse et à Jackson Pollock, peut plaire sans danger à un grand nombre de passants et de touristes (y compris les familles). Grâce au street art chacun peut être up to date en matière d’histoire de l’art et s’épargner une réflexion longue et enquiquinante sur les tendances actuelles de l’art contemporain.

Mais où est la véritable place du street art ? Pour reprendre la formule de Claude Lévêque : « Il faut mettre de l’art là où c’est nécessaire, c’est-à-dire partout. »

Parce qu’ avant d’aller au musée (financé par les contribuables qui ont l’impression de visiter gratuitement certains lieux culturels de Montpellier), il faudrait que le steet art soit acheté par les amateurs et les collectionneurs. C’est le travail des galeristes. Parmi les lieux qui pourraient accueillir les œuvres de JonOne, je pense aux Hôtels grand luxe dont la décoration est généralement pathétique à force de se vouloir consensuelle et internationale, aux cabinets médicaux ultra-chic (qui ont les moyens de se lancer dans le mécénat), aux cliniques privées élitistes (Exemple : Gnosis à Montpellier qui propose des check-up santé sur mesure aux chefs d’entreprise overbookés). Je pense aussi à tous ces nouveaux pôles économiques et autres pépinières d’entreprise high tech implantés à grand frais (en partie grâce à la manne publique) et dont la décoration laisse à désirer… Et pourquoi des œuvres d’art et des salles d’expos dans tous les véritables lieux publics ? Pourquoi pas à l’Odysséum, au lieu de tout ce bric-à-brac (50% de références à l’Antiquité, 50% genre parc d’attraction) s’il s’agit de soutenir : « l’émergence spontanée de l’art urbain à travers des initiatives renouvelées un peu partout sur le territoire. » !

Exposition JonOne "Above and below", au Carré Sainte-Anne jusqu'au 1er novembre 2015. Produits dérivés de l'art d'inspiration urbaine : mobile constitué de plaques de plexiglas colorées, oeuvres in situ, acryliques et huiles sur toile.

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