L'estomac de l'écrivain

Publié le par Fabienne Sartori

L'estomac de l'écrivain

Je suis à la page 159 de Soumission et il ne se passe pas grand-chose. Certes, le narrateur a découvert des choses bizarres sur une aire de parking déserte (P 129). À l’intérieur de la boutique : « Je découvris la caissière gisant sur le sol dans une mare de sang… » Il enjambe le cadavre et : « Après une brève hésitation, je pris dans les rayonnages un sandwich thon-crudités, une bière sans alcool et le guide Michelin. » Plus loin, de passage chez ses amis, le narrateur se régale d’une « salade de fèves accompagnée de pissenlits et de copeaux de parmesan. » (P 153) suivie d’un dessert, « une croustade landaise aux pommes et aux noix. ». Et, pendant que madame est à la cuisine, les messieurs se livrent en toute décontraction à de fines analyses géopolitiques. Ensuite, P 159 : « Après le dîner, la chose à faire était de passer au salon pour déguster un bas-armagnac ; c’est exactement ce que nous fîmes. »

À ce stade de la lecture, je me demande si l’écrivain aura assez d’idées menu pour assurer le suspense jusqu’à la fin du livre. Bien sûr, c’est de l’humour grinçant. Houellebecq nous tend le miroir de Français attentifs au remplissage de leur estomac alors que la société est en train de subir des transformations majeures.

Encore que… Inquiète à l'idée de perdre mon temps, je suis allée à la fin du livre pour voir le dénouement. Tout ça - toute cette prose indigeste, 300 pages, 21 euros - pour ça ?

Heureusement, j'ai fait une provision de livres lors de mon passage à la médiathèque Emile Zola ce matin. (Entre parenthèses : Michel Houellebecq dit à la fin de son  livre qu'il n'a pas fait d'études universitaires.)
L'estomac de l'écrivain

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