Un petit tour à Carré d'art

Deux expositions à Carré d’Art à Nîmes (depuis le jeudi 15 octobre 2015)

Les photographies de La Toya Ruby Frazier évoquent sa ville natale Braddock (Pennsylvanie). L’artiste née en 1982 est issue d’une famille noire et appartient à la classe ouvrière : elle témoigne de la vie quotidienne dans la ville post-industrielle en ruines. Le document de médiation souligne que les portraits et les autoportraits amènent les spectateurs « à prendre conscience de l’acte de voir et à s’interroger sur leur propre identité et leurs préjugés à l’égard des personnes photographiées. » Curieux point de vue de l’artiste, toujours en surplomb, sur les humbles. Et puis faut-il se rendre en Pennsylvanie, ou inviter une artiste de renommée internationale, pour découvrir « la part invisible et cachée, la pauvreté, la maladie, le sentiment d’abandon social, ses effets dévastateurs sur le corps et l’âme. » quand il est à nos portes, dans les cités dites sensibles ?

Yto Barrada, avec l’exposition « Faux guide » interroge les notions de collection et de musée. L’exposition « nous place dans une situation où il est difficile de distinguer le vrai du faux. »

Avec, entre autres choses, un mobile réalisé avec des os, une collection de cœurs, une salle recouverte de tapis multicolores, une collection de tuyaux de salle de bain, c’est une proposition artistique assez éclectique, pas vraiment innovante et certainement pas convaincante.